Vapoter au volant est une pratique de plus en plus répandue. Pourtant, la législation concernant l'utilisation de la cigarette électronique au volant reste floue.
Le flou juridique du vapotage au volant
Le Code de la route français ne mentionne pas explicitement le vapotage, ce qui crée une zone grise juridique. Il est donc difficile de déterminer si vapoter au volant est légal ou non. Cette situation engendre une confusion chez les conducteurs et les forces de l'ordre.
Arguments en faveur d'une interdiction
Plusieurs arguments militent en faveur d'une interdiction du vapotage au volant.
- Risques de distraction : La manipulation d'une cigarette électronique, notamment le changement de résistance, le remplissage du réservoir ou l'ajustement de la puissance, peut distraire le conducteur et l'empêcher de se concentrer sur la route.
- Pollution de l'air : Le nuage de vapeur dégagé par la cigarette électronique peut polluer l'air dans l'habitacle et pour les autres usagers. Cette pollution peut être particulièrement pénible pour les personnes sensibles ou asthmatiques.
- Risques pour la santé : La nicotine contenue dans les e-liquides peut affecter la vigilance, les réflexes et la capacité à réagir rapidement en cas de danger.
Arguments contre l'interdiction
D'autres arguments s'opposent à une interdiction systématique du vapotage au volant.
- Manque de preuves scientifiques : Des études scientifiques concluantes sur les dangers du vapotage au volant manquent. La plupart des recherches se concentrent sur les effets de la cigarette traditionnelle au volant.
- Moins nocive que la cigarette : La vapeur produite par les cigarettes électroniques est généralement considérée comme moins nocive que la fumée de cigarette. Cependant, les risques liés à l'inhalation de certaines substances contenues dans les e-liquides restent à évaluer.
- Difficulté à définir des critères : Il est difficile d'établir des critères précis pour distinguer un geste anodin comme la prise d'une boisson d'une action dangereuse comme la manipulation d'une cigarette électronique.
Les dangers cachés du vapotage au volant
Même si le vapotage au volant n'est pas explicitement interdit, les risques associés à cette pratique sont réels et potentiellement graves. Le vapotage au volant peut avoir des conséquences négatives sur la sécurité routière, la santé du conducteur et des passagers.
Risques de distraction
- Manipulation de la cigarette électronique : La manipulation de la cigarette électronique, comme le changement de résistance ou le remplissage du réservoir, détourne l'attention du conducteur de la route.
- Inattention : Le simple fait de vapoter peut entraîner une baisse de concentration et un regard détourné, augmentant le risque de ne pas voir un danger.
- Effets de la nicotine : La nicotine contenue dans les e-liquides peut affecter la vigilance et les réflexes du conducteur, augmentant le temps de réaction en cas d'événement imprévu.
Risques pour la santé
- Effets cardiovasculaires : La nicotine peut affecter la circulation sanguine et la pression artérielle, ce qui peut être problématique pour les personnes souffrant de problèmes cardiaques ou de tension artérielle élevée.
- Pollution de l'air : L'inhalation de vapeurs et de produits chimiques présents dans les e-liquides peut polluer l'air dans l'habitacle et affecter la santé des passagers, en particulier les enfants et les personnes sensibles.
- Substances toxiques : Certains e-liquides contiennent des substances potentiellement cancérigènes ou toxiques, telles que le formaldéhyde, l'acroléine ou le benzène, qui peuvent être inhalées par le conducteur et les passagers.
Risques pour la sécurité routière
- Temps de réaction : La distraction liée au vapotage peut entraîner une augmentation du temps de réaction et de la distance de freinage, ce qui accroît le risque d'accident.
- Conduite imprudente : La diminution de la vigilance et de la concentration peut conduire à une conduite imprudente, par exemple en dépassant une voiture dans une zone dangereuse ou en ne respectant pas les limitations de vitesse.
- Perception des dangers : La concentration diminuée peut empêcher le conducteur de percevoir les dangers, comme un piéton qui traverse la route ou un véhicule qui arrive en sens inverse.
Les sanctions encourues : une application à la marge
Malgré le flou juridique, le vapotage au volant peut être sanctionné par application du principe de "non-fumer au volant".
Sanctions possibles
- Amende : Une amende de 135 euros peut être infligée aux conducteurs qui vapotent au volant, même si le vapotage n'est pas mentionné explicitement dans le Code de la route.
- Retrait de points : Le retrait de 3 points sur le permis de conduire est également possible en cas de vapotage au volant, en particulier si la pratique est considérée comme dangereuse.
- Contrôles de police : Les forces de l'ordre sont en droit de contrôler les conducteurs et de verbaliser les comportements considérés comme dangereux, y compris le vapotage.
Difficultés d'application
- Absence de législation précise : L'absence de législation précise concernant le vapotage au volant rend l'application des sanctions difficile. Le Code de la route ne distingue pas clairement le vapotage du fait de fumer.
- Difficulté de distinction : Il est difficile de distinguer le vapotage d'un geste anodin comme la prise d'une boisson ou l'utilisation d'un téléphone portable en mode mains libres. L'interprétation du policier peut varier selon les situations.
- Subjectivité : L'appréciation du policier sur le danger du vapotage au volant reste subjective. Il n'y a pas de critères objectifs pour déterminer si le vapotage est dangereux dans une situation donnée.
Face à l'absence de législation précise et à la complexité des arguments, il est important que les conducteurs adoptent une attitude responsable et privilégient la sécurité routière en évitant de vapoter au volant. Le vapotage doit être pratiqué dans des lieux sûrs et ne pas affecter la concentration au volant. La priorité doit être donnée à la vigilance et à la sécurité de tous les usagers de la route.